⚠️ 𝟭𝗲𝗿 𝗧𝗘𝗦𝗧 𝗣𝗢𝗨𝗥 𝗕𝗔𝗥𝗡𝗜𝗘𝗥 🌎 LE PROJET D’ACCORD UE-MERCOSUR

Samedi 7 septembre 2024

François Asselineau @f_asselineau

Les négociations pour un accord de libre-échange UE-Mercosur ont repris le 4 septembre à Brasília. Les 5 pays du Mercosur (🇦🇷🇧🇴🇧🇷🇵🇾🇺🇾) font le forcing, preuve qu’ils y trouvent tous un grand intérêt : celui d’envahir le marché européen, à commencer par les marchés du soja et de la viande bovine, par leurs productions agricoles ultra-compétitives.

Ce projet d’accord met donc directement en jeu les intérêts vitaux de nombreuses exploitations agricoles en France, ce qui explique que tous les syndicats agricoles unanimes, FNSEA en tête, s’y opposent vigoureusement.

Mais les 5 pays du Mercosur sont puissamment aidés dans leur volonté d’obtenir cet accord par la Commission européenne, qui poursuit les négociations en coulisses, quoi que dise le gouvernement français. La politique de la Commission pourrait se résumer par la formule "Les chiens français aboient, la caravane euromondialiste bruxelloise passe."

Pire encore, la Commission européenne est elle-même ardemment soutenue par les dirigeants de 11 des 27 États d’Europe (🇩🇪🇵🇹🇸🇪 notamment).

Ceux-ci, faisant fi des intérêts agricoles des 16 autres États de l’UE, et tout spécialement des intérêts de la France, « mettent en garde contre un nouveau report » de ces négociations. Et cela au motif que la Chine exerce une concurrence de plus en plus vive en Amérique latine, et que cette concurrence serait dopée par la colère des gouvernements latino-américains en cas de refus d’un accord UE-MERCOSUR.

Notons que cette opposition entre Paris et Berlin montre une nouvelle fois l’inexistence du prétendu "couple franco-allemand".

Rappelons aussi que le report des négociations UE-MERCOSUR avait été imposé par Macron à nos partenaires.

Par crainte de nouvelles jacqueries paysannes, et sous pression des écologistes qui dénoncent la déforestation accélérée de l’Amazonie pour y développer une agriculture d’exportation, Macron avait déclaré que l’accord UE-MERCOSUR était « très mauvais » et qu’il fallait en « bâtir » un nouveau. C’était le 28 mars dernier ⤵️

https://lemonde.fr/economie/article/2024/03/28/l-accord-ue-mercosur-est-tres-mauvais-batissons-un-nouvel-accord-dit-macron-au-bresil_6224535_3234.html

Bien sûr, rien de substantiel n’est venu modifier le projet d’accord au cours des 5 mois écoulés depuis le 28 mars.

Les syndicats agricoles français continuent donc de s’y opposer frontalement, comme l’explique le communiqué conjoint des

@JeunesAgri

et de la @FNSEA

publié hier, 6 septembre ⤵️

https://fnsea.fr/communiques-de-presse/non-au-mercosur/

🚨 CONCLUSION : BARNIER AU PIED DU MUR

Il est prévu que l’accord de libre-échange UE-MERCOSUR soit conclu en novembre prochain.

🔎 Que va faire Barnier ?

▪️Soit il joue le jeu de « l’Européen convaincu » sur lequel il a bâti une grande partie de sa carrière.

Dans ce cas, il donnera le feu vert à l’Accord UE-MERCOSUR, tout en essayant d’arracher quelques concessions de façade afin de tenter, en vain, de faire passer la pilule aux agriculteurs français.

Barnier pourrait être puissamment pressé d’aller dans cette direction par la Commission européenne, qui pourrait être tentée de négocier le feu vert de Paris sur l’Accord UE-MERCOSUR en contrepartie d’une certaine souplesse dans l’application de la Procédure pour Déficit excessif et de ses exigences de coupes féroces dans notre Budget de l’État.

▪️Soit Barnier se rappelle

  • qu’il a été ministre de l’agriculture et ministre de l’environnement
  • qu’il est Premier ministre, responsable de la survie et du bien-être du monde agricole français
  • qu’il veut être un gaulliste social, soucieux de défendre notre souveraineté alimentaire au même titre que notre souveraineté nationale.

Dans ce cas, il refusera l’Accord UE-MERCOSUR, quitte à s’opposer à Scholz et Leyen, et même à Macron si celui-ci venait à changer d’opinion par rapport au 28 mars dernier.

💥 La décision de Barnier sur ce dossier donnera une bonne indication sur la façon dont il entend gouverner et sur le crédit qu’il faut accorder à ses déclarations gaulliennes sur la souveraineté nationale.

https://lefigaro.fr/conjoncture/les-europeens-veulent-tordre-le-bras-de-la-france-sur-l-accord-ue-mercosur-20240906

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