François Asselineau 🇫🇷 @f_asselineau
Le tweet que j’ai publié hier, dans lequel je ne faisais que relayer la déclaration de Mamdani annonçant qu’il ferait arrêter Netanyahou si celui-ci était de passage à New-York, m’a valu une avalanche de réactions, enthousiastes d’un côté, scandalisées de l’autre.
J’ai bien sûr banni tous les auteurs et les messages insultants. Mais je crois utile de répondre aux internautes qui ont répondu comme si j’étais un benêt, ignorant du droit international.
Certains ont eu recours à Grok pour tenter de me faire passer pour un ignare, en oubliant au passage que l’IA ne fait que compiler les informations disponibles sur Internet, sans réfléchir à sortir des cadres préétablis ni imaginer l’inattendu.
Je précise donc ma pensée pour mes lecteurs de bonne foi.
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Je sais très bien
◾️que le droit international accorde une immunité diplomatique aux chefs d’État ou de gouvernement étrangers
◾️que ce droit fait AUSSI obligation à tous les États ayant signé et ratifié le statut de la CPI d’arrêter un chef d’État ou de gouvernement, si celui-ci fait l’objet d’un mandat d’arrêt international
◾️que les États-Unis ne reconnaissent pas la CPI
◾️que les États peuvent piétiner le droit international, à commencer par les États-Unis et Israël
🇺🇸 Washington a par exemple menacé le président🇻🇪 Maduro de l’arrêter s’il venait s’exprimer à la tribune de l’ONU. Ce serait certes illégal au regard du droit international, mais ni Maduro ni aucun ministre🇻🇪 n’ose désormais se rendre à l’ONU.
🇮🇱 Il est curieux de voir des soutiens inconditionnels de Netanyahou
▪️trouver parfaitement normal qu’Israël ne respecte pas le droit international depuis des décennies (résolutions du Conseil de Sécurité 242-1967, 338-1973, etc.)
▪️mais juger inimaginable
- que l’on puisse ne pas respecter l’immunité diplomatique d’un chef de gouvernement étranger
- que le droit international impose qu’un chef de gouvernement étranger soit arrêté s’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la CPI, ce qui est le cas de Netanyahou
- que le maire de la plus grande ville américaine veuille appliquer le droit international, en s’affranchissant de ce qu’en pense le pouvoir fédéral qui ne reconnaît pas la CPI
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Dans le cas présent, la police de New York (la célèbre et puissante NYPD) agit sous les ordres du maire de New-York. Or celui-ci pourrait tenter de faire ce qu’il a annoncé, à savoir arrêter Netanyahou, au nom du mandat d’arrêt international.
Ce serait sans doute illégal au regard des lois fédérales américaines.
Mais il est possible que ce point de droit suscite des débats enflammés dans ce pays de chicaneurs que sont les États-Unis où les collectivités locales sont très jalouses de leur autonomie.
Car
▪️c’est une chose que les autorités fédérales ne reconnaissent pas le statut de la CPI
▪️c’est autre chose qu’elles empêchent la plus grande ville des États-Unis d’appliquer les décisions de la CPI.
A fortiori lorsque la ville en question abrite l’ONU et que la décision d’arrestation prise par le maire serait approuvée par la grande majorité des États du monde dont les délegations sont présentes sur place !
Si le nouveau maire de New York ordonnait l’arrestation, il se heurterait bien sûr à Trump et au pouvoir fédéral. Mais cela provoquerait un scandale planétaire dans lequel Trump et Netanyahou ne tiendraient pas le beau rôle.
Tel est sans doute le projet de Zohran Mamdani, qui a dû voir tout le parti qu’il pourrait tirer de la situation.
Même s’il ne pouvait pas mener à bien l’arrestation de Netanyahou, sa tentative ferait de lui une icône mondiale dans tous les pays du Sud global.
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En conclusion, les proches de Netanyahou lui conseilleront probablement
▪️de ne pas se rendre à New-York dans les années qui viennent
▪️de se faire représenter par son ministre des affaires étrangères (qui n’est pas sous le coup d’un mandat d’arrêt) lors de l’AG de l’ONU à chaque rentrée de septembre.
🇺🇳 LE MAIRE DE NEW-YORK POURRAIT-IL FAIRE ARRÊTER NETANYAHOU ?